Depuis des décennies, le terme « gaulliste » résonne dans les discours politiques français. Tous les bords, qu’ils soient de droite ou de gauche, se réclament de l’héritage de Charles de Gaulle. Mais qu’est-ce que le gaullisme au juste ? Pourquoi attire-t-il tant de politiciens ? Et qui, aujourd’hui, peut véritablement être qualifié de gaulliste ?
L’origine du gaullisme
Le gaullisme tire évidemment son nom de Charles de Gaulle, la figure emblématique de la France libre et fondateur de la Ve République.
De Gaulle était un leader charismatique, un visionnaire et a toujours prôné une certaine idée de la France. Jamais avare de petites phrases percutantes, il s’est affiché comme un homme au-dessus du lot.
Le gaullisme se définit par quelques principes fondamentaux :
- l’indépendance nationale
- une politique étrangère indépendante
- un État fort garantissant l’ordre et la justice sociale
- une certaine méfiance envers les partis politiques traditionnels
- …
Charles de Gaulle a toujours cherché à placer la France en tant que puissance mondiale indépendante, refusant de se soumettre à des blocs internationaux comme lors de la Guerre froide.
Cette volonté d’indépendance s’est illustrée par des actions comme le retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN en 1966.
De plus, son attachement à l’État fort se manifeste par la création d’institutions solides et d’un exécutif puissant.
Sur le plan social, de Gaulle a toujours prôné une certaine justice sociale et le besoin de réduire les inégalités tout en maintenant l’ordre public.
C’est cette combinaison de fermeté et de vision sociale qui a séduit et continue de séduire tant de Français.
Pourquoi les politiques aiment-ils tant se dire gaullistes ?
Le gaullisme, par sa complexité et sa profondeur, est une base idéologique riche et adaptable.
Pour beaucoup de politiques, se revendiquer gaulliste est une manière de se connecter à une époque où la France se sentait forte et indépendante. C’est également un moyen de se positionner au-dessus des querelles partisanes, en puisant dans l’image d’un homme d’État qui transcende les divisions politiques.
De plus, l’étiquette gaulliste confère une certaine légitimité. Elle évoque des valeurs de droiture, de patriotisme et de service public. En période de crise ou de doute, faire référence à de Gaulle permet de rappeler une époque perçue comme plus stable et honorable.
Les hommes politiques utilisent le gaullisme pour se rapprocher de l’électorat en quête de repères et de certitudes. En se disant gaullistes, ils tentent de capter cette nostalgie pour une France forte et respectée sur la scène internationale qui serait dirigée par un leader indépendant qui ne cède pas aux pressions extérieures.
Cette stratégie est particulièrement visible lors des campagnes électorales où l’invocation de la figure de de Gaulle devient presque un passage obligé.
Quels sont les politiques actuels les plus gaullistes ?
Aujourd’hui, plusieurs figures politiques se revendiquent du gaullisme. Chacune interprète à sa manière l’héritage du général.
Par exemple, même Jean-Luc Mélenchon se réfère souvent à de Gaulle pour légitimer son discours souverainiste et sa volonté de redonner à la France son indépendance économique et politique. Il voit dans le gaullisme une source d’inspiration pour son projet de VIe République.
À l’autre bout du spectre politique, Marine Le Pen revendique également l’héritage gaulliste, en particulier sur les questions de souveraineté nationale et de méfiance envers les institutions supranationales comme l’Union européenne. Pour elle, le gaullisme représente une France libre et fière, prête à défendre ses intérêts contre toute ingérence extérieure.
Emmanuel Macron, bien que moins explicitement gaulliste, s’inscrit aussi dans cette lignée par certains de ses actions et discours. Macron cherche souvent à se présenter comme un président au-dessus des partis.
Enfin, les hommes et politiques de droite aiment combattre pour savoir qui se rapprochent le plus du gaullisme. Il est impossible de voir une primaire LR sans des dizaines de références au général. Sarkozy, Fillon, Retailleau, Wauquiez… Ils ont tous mis ou mettent tous en avant le gaullisme.