La tresse est une coiffure profondément ancrée dans la culture africaine. Symbole d’appartenance ethnique, mais aussi moyen de communication et symbole de résistance, la tresse puise son histoire au cœur de la communauté africaine. Mais les recherches ont montré que le tressage de cheveux a des origines beaucoup plus anciennes. De la préhistoire à aujourd’hui, en passant par l’Antiquité, vous allez découvrir la fabuleuse histoire des tresses africaines.
De la préhistoire à l’Antiquité
Grâce aux recherches effectuées par les archéologues et les historiens, les tresses ont fait leur apparition à la préhistoire. Cette datation a pu être faite avec la découverte des statuettes de la Vénus de Willendorf et de la Dame de Brassempouy. Ces deux statuettes datant du paléolithique supérieur et sont âgées d’environ 29 000 ans à 22 000 ans av. J.-C. Ces deux femmes sont toutes les deux représentées avec les cheveux tressés. C’est ensuite dans l’antiquité, au cœur des grandes civilisations africaines, que les cheveux tressés sont présents. Dans l’Égypte antique, mais aussi dans la civilisation Nok et chez les anciens Hébreux, la tresse est portée par les femmes, mais aussi par les hommes.
Ainsi, les rois et les reines de l’Égypte ancienne, mais aussi les scribes ou les artisans avaient adopté cette coiffure. En attestent les découvertes de sculptures et tombeaux des pharaons égyptiens. Les femmes faisaient même preuve de coquetterie en parant leurs tresses de fils d’or. Plus tard, la tresse s’est répandue dans toute l’Afrique Noire. Au sein des peuples Peuls, Dogons, Bantous ou encore Massaïs, cette coiffure était symbole du statut social. Elle était aussi portée lors des grands événements tels que les mariages ou les décès.
La tresse, un art ancestral et un moyen de communication
L’art du tressage a une signification importante au sein de la communauté africaine. Synonyme de beauté et de séduction chez les femmes, la tresse est le symbole de la force pour les hommes. Mais, au-delà de ces signes, le tressage permettait de renforcer les liens sociaux entre les membres de la communauté. En effet, les longues heures d’élaboration offraient le temps à chacun d’échanger et de partager des moments privilégiés.
Le tressage africain permettait aussi de transmettre des messages. Ainsi, pour les femmes, il était le moyen de partager son statut matrimonial. Et puis, il y a eu la période de l’esclavage. À cette époque, les Africains ont utilisé leurs tresses pour survivre à la famine en y dissimulant des grains de riz. Ensuite, les marchands blancs ont voulu faire oublier leur identité au peuple noir en leur rasant les cheveux. Mais au fil des années, les cheveux ont repoussé et leurs histoires sont revenues.
Les hommes et les femmes noirs ont alors pu arborer de nouveau leurs tresses africaines devenues de véritables outils pour leur libération. Les motifs dessinés représentaient des chemins à emprunter pour s’évader et retrouver leur liberté.
Les tresses africaines de nos jours
Les tresses reviennent en force au début du 20e siècle. Tout d’abord, dans les années 30 avec la naissance du mouvement rastafari et ses célèbres dreadlocks. Puis, dans les années 60, cette coiffure est le symbole de la lutte contre la ségrégation raciale. La communauté africaine se réapproprie alors leur identité et leur histoire.
Le tressage africain se démocratise dans les années 70 grâce au mouvement hip-hop, puis dans les années 2000 avec le succès du RnB. Aujourd’hui, la tresse devient un art capillaire. Originale et sophistiquée, cette coiffure est devenue un symbole de beauté à travers le monde grâce aux réseaux sociaux. Blogueuses, influenceuses et même les artistes arborent fièrement les tresses africaines.
Les tresses ont ainsi une longue histoire au sein de la communauté africaine. Signes d’appartenance, symboles de lutte et de liberté, elles ont pu traverser les siècles et conserver toute leur beauté. Un héritage ancestral qui se transmet et se transmettra sur plusieurs générations.