Certains le haïssent pour ses blagues cruelles, offensantes, son humour trash aux relents libertaires, politiquement très incorrect ; et d’autres l’apprécient… précisément pour les mêmes raisons. Après avoir présidé la cérémonie des Golden Globes aux Etats-Unis à plusieurs reprises entre 2010 et 2023, le comique britannique s’est fait un nom à l’international, un succès encore renforcé par la diffusion de ses derniers spectacles directement sur Netflix. Retour sur la carrière déjà bien étoffée d’un des plus grands comiques actuels.
Les errements de la jeunesse
Né à Reading dans le Berkshire en Angleterre en 1961, le jeune Ricky Gervais tarde à trouver sa voie. Il fait des études supérieures en philosophie au University College de Londres, tout en tentant de percer dans un groupe de rock, Seona Dancing, qui fait long feu après 2 singles – groupe de rock est un bien grand mot puisque Ricky n’y avait qu’un seul partenaire.
Du stand-up à la télévision nationale
Ce n’est que dans les années 1990 qu’il se lance dans le « stand-up comedy » avec un certain succès. Cette expérience lui permet d’être embauché par la chaine de télévision Channel 4, pour laquelle il écrit une satire de journal télévisé, The 11 O’Clock Show, qui utilise toutes les ressources à sa disposition, du calembour au comique de situation.
Il s’affirme ensuite en tant qu’auteur / scénariste pour The Sketch Show sur ITV et Two’s Bruiser sur la BBC. Cependant, la série qui fera vraiment son succès à la télévision anglaise restera la sitcom (situation comedy) The Office, sortie en 2001 et dont les américains s’empresseront de faire un remake quelques années plus tard, sans parler… des versions indienne, canadienne, israélienne ou brésilienne.
Notre humoriste crée ensuite The Ricky Gervais Show, un programme conçu pour la radio, qui sera ensuite adapté sous forme de dessins animés dans le style d’Hanna Barbera, diffusé sur Channel 4 au Royaume Uni et sur HBO aux Etats-Unis. L’intrigue raconte la vie quotidienne d’une entreprise, dont le patron se croit aimé de tous alors que ses employés le haïssent.
A partir de 2005, Ricky Gervais scénarise et joue dans la série Extras, qui invite de nombreuses vedettes britanniques comme David Bowie.
Entre 2012 et 2014, il écrit et joue dans Derek, où il incarne un travailleur social lui-même socialement inadapté.
Dans la même veine, sociale, Gervais signe de 2019 à 2022 les trois saisons d’After life, comédie remplie de tristesse, où l’humoriste joue le rôle d’un homme dégoûté de la vie après avoir perdu sa femme, morte d’un cancer. Journaliste d’un quotidien local médiocre, de nombreuses scènes le montrent au bureau dans une ambiance qui rappelle les bouffonneries de The Office.
Les one-man show
Les one-man shows sont les autres grands moments de la carrière de Ricky Gervais.
Out of England, Humanity, SuperNatural, Armageddon, chacun en 1h / 1h30, mobilisent un humour toujours perturbant, grinçant, noir, acide, inconvenant. En 5 minutes, il peut être question d’un prêtre pédophile, d’un dauphin serial-violeur ou des avantages de la diarrhée. Gervais n’hésite pas à moquer les controverses de notre époque, comme celle à propos du wokisme, et se fait régulièrement taxé d’être réactionnaire ou transphobe. Mais il est clown, pas professeur de morale.
Ce qui ne l’empêche pas d’apparaitre concerné et engagé dans les débats de notre époque. Il s’est ainsi engagé à de multiples reprises en faveur du droit à la vie des animaux et contre leur exploitation.